samedi 28 novembre 2015

Le texte distribué lors de la Chaîne humaine pour le Climat à Ajaccio

Nous sommes aussi en état d’Urgence Climatique

COP 21, pas plus de 2 degrés en 2100, tel est le mot d’ordre du Collectif climat Corse, car au-delà de cette valeur de réchauffement moyen, des réactions en chaîne conduiront à un emballement : les impacts sur notre environnement et sur les activités humaines seront alors catastrophiques. Cette conférence est une nouvelle bataille de Paris, celle-ci n’est ni gagnée ni perdue, elle se joue en ce moment. Les enjeux environnementaux sont connus : enrayer le dérèglement climatique dû à l’action humaine. Les impacts causés par l’augmentation des gaz à effet de serre sur le climat ne font plus polémique, ils sont déjà visibles en Corse (érosion du littoral, date des vendanges avancée, prolifération des vecteurs de maladie comme la fièvre catharale ou la Xylella...). Ces impacts vont être considérables même avec 2 degrés d’augmentation d’ici 2100.

La Méditerranée, donc notre île, est un ''hot spot'' (Puntu Caldu ou Point chaud) du changement climatique (cf MeteoFrance/CNRS 25/02/2015) . Ainsi, en 2050, la Corse connaîtra : une augmentation de la fréquence des canicules, un cycle hydrologique contrasté, une augmentation de la fréquence des sécheresses intenses et donc une augmentation du risque feux de forêt, une augmentation des précipitations intenses donc des inondations, une diminution de l’enneigement en surface et en durée entraînant une gestion plus difficile des ressources en eau, une agriculture bouleversée, une perte de la biodiversité locale (endémique notamment) et l’arrivée d’espèces exotiques, une augmentation du niveau de la mer avec une fréquence accrue des submersions marines, un impact plus marqué sur la pollution de l’air, un risque d’apparition de nouveaux vecteurs de maladie et la multiplication des parasites.

La prise de conscience de ces impacts nous oblige à agir, des solutions existent, il nous faut dès à présent réveiller une grande partie de nos politiques et combattre le lobbying des entreprises qui vivent des énergies fossiles ou des financiers qui les soutiennent. En effet, si l’on souhaite respecter l’objectif des 2°C,''le tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon devraient rester inutilisées entre 2010 et 2050'', assure une étude publiée récemment (cf 8/01/2015- Nature).

Rester en dessous des 2°C est du domaine du possible, c’est ce que déclare le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à condition d’inverser les courbes d’émission des gaz à effet de serre le plus rapidement en menant une politique mondiale ambitieuse de réduction de l'utilisation des énergies fossiles.